Note en rouge sur ton cahier le titre de cette activité.

1) Recopie et apprend cette définition de la satire : Écrit moqueur par lequel on critique vivement quelque chose ou quelqu'un.

2) Dans le chapitre 8 ou 9, trouve un ou deux passages du texte dans lesquels le narrateur est satirique envers les animaux. Dans ces passages, il critiquera leur manque de réflexion et d'esprit critique face aux cochons.

3) Comment ce passage de la Ferme des animaux utilise-t-il l'humour (l'ironie) pour montrer que les cochons profitent des règles à leur avantage et blâment les autres animaux pour leur ignorance ? Réponds sur ton cahier en détaillant un élément précis de réponse.

4) En t'appuyant sur plusieurs passages du texte suivant (fin du chapitre 9), montre en quelques points en quoi la cruauté de Brille-Babil est grande.

On ne revit jamais Malabar.

Trois jours plus tard il fut annoncé qu'il était mort à l'hôpital de Willingdon, en dépit de tous les soins qu'on puisse donner à un cheval. C'est Brille-Babil qui annonça la nouvelle. Il était là, dit-il, lors des derniers moments.

«Le spectacle le plus émouvant que j'aie jamais vu, déclara-t-il, de la patte s'essuyant une larme. J'étais à son chevet tout à la fin. Et comme il était trop faible pour parler, il m'a confié à l'oreille son unique chagrin, qui était de rendre l'âme avant d'avoir vu le moulin achevé. “En avant, camarades ! disait-il dans son dernier souffle. En avant, au nom du Soulèvement ! Vive la Ferme des Animaux! Vive le camarade Napoléon! Napoléon ne se trompe jamais!” Telles furent ses dernières paroles, camarades. »

Puis tout à trac Brille-Babil changea d'attitude. Il garda le silence quelques instants, et ces petits yeux méfiants allaient de l'un à l'autre. Enfin il reprit la parole.

Il avait eu vent, dit-il, d'une rumeur ridicule et perfide qui avait couru lors du transfert de Malabar à l'hôpital. Sur le fourgon qui emportait leur camarade, certains animaux avaient remarqué le mot “équarrisseur”, et bel et bien, en avaient conclu qu'on l'emmenait chez l'abatteur de chevaux ! Vraiment, c'était à ne pas croire qu'il y eût des animaux aussi bêtes. Sans nul doute, s'écria-t-il, indigné, la queue frémissante et sautillant de gauche à droite, sans nul doute les animaux connaissent assez leur chef bien-aimé, le camarade Napoléon, pour ne pas croire à des fables pareilles. L'explication était la plus simple. Le fourgon avait bien appartenu à un équarrisseur, mais celui-ci l'avait vendu à un vétérinaire, et ce vétérinaire n'avait pas encore effacé l'ancienne raison sociale sous une nouvelle couche de peinture. C'est ce qui avait pu induire en erreur.

Les animaux éprouvèrent un profond soulagement à ces paroles. Et quand Brille-Babil leur eût donné d'autres explications magnifiques sur les derniers moments de Malabar – les soins admirables dont il avait été entouré, les remèdes hors de prix payés par Napoléon sans qu'il se fût soucié du coût –, alors leurs derniers doutes furent levés, et le chagrin qu'ils éprouvaient de la mort de leur camarade fut adoucie à la pensée qu'au moins il était mort heureux.

Le dimanche suivant, Napoléon en personne apparut à l'assemblée du matin, et il prononça une brève allocution pour célébrer la mémoire du regretté camarade. Il n'avait pas été possible, dit-il, de ramener ses restes afin de les inhumer à la ferme, mais il avait commandé une couronne imposante, qu'on ferait avec les lauriers du jardin et qui serait déposée sur sa tombe. Les cochons comptaient organiser, sous quelques jours, un banquet commémoratif en l'honneur du défunt. Napoléon termina son oraison funèbre en rappelant les deux maximes préférées de Malabar : « Je vais travailler plus dur » et « Le camarade Napoléon ne se trompe jamais» – maximes, ajouta-t-il, que tout animal gagnerait à faire siennes.

Au jour fixé du banquet, une camionnette d'épicier vint de Willingdon livrer à la maison une grande caisse à claire-voie. Cette nuit-là s'éleva un grand tintamarre de chansons, suivi, eut-on dit, d'une querelle violente qui sur les onze heures prit fin dans un fracas de verres brisés. Personne dans la maison d'habitation ne donna signe de vie avant le lendemain midi, et le bruit courut que les cochons s'étaient procuré, on ne savait où, ni comment, l'argent d'une autre caisse de whisky.