Note sur ton cahier le titre du chapitre et de la séance en rouge.
Complément :
Dans cette scène, le Comte (père de Chimène) et Don Diègue (celui de Rodrigue) se disputent à propos du rôle de Gouverneur.
On apprend dès les premiers vers que le Comte n'accepte pas la décision du Roi, qui a choisi Don Diègue :
Enfin vous l'emportez, et la faveur du Roi
Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi,
Il vous fait Gouverneur du Prince de Castille.
Découvre maintenant comment se déroule ce duel verbal !
Lis plusieurs fois ce dialogue en essayant de comprendre les arguments de chacun des personnages, puis passe au questionnaire de l'activité suivante
Extrait 1 de la scène 4
SCÈNE QUATRIÈME. Le Comte, Don Diègue.
LE COMTE.
Enfin vous l'emportez, et la faveur du Roi
Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi,
Il vous fait Gouverneur du Prince de Castille.
DON DIÈGUE.
Cette marque d'honneur qu'il met dans ma famille
Montre à tous qu'il est juste, et fait connaître assez
Qu'il sait récompenser les services passés.
LE COMTE.
Pour grands que soient les Rois, ils sont ce que nous sommes,
Ils peuvent se tromper comme les autres hommes,
Et ce choix sert de preuve à tous les courtisans
Qu'ils savent mal payer les services présents.
DON DIÈGUE.
Ne parlons plus d'un choix dont votre esprit s'irrite,
La faveur l'a pu faire autant que le mérite,
Vous choisissant peut-être on eut pu mieux choisir,
Mais le Roi m'a trouvé plus propre à son désir.
À l'honneur qu'il m'a fait ajoutez-en un autre,
Joignons d'un sacré nœud ma maison à la vôtre,
Rodrigue aime Chimène, et ce digne sujet
De ses affections est le plus cher objet :
Consentez-y, Monsieur, et l'acceptez pour gendre
LE COMTE.
À de plus hauts partis Rodrigue doit prétendre,
Et le nouvel éclat de votre dignité
Lui doit bien mettre au cœur une autre vanité.
Exercez-la, Monsieur, et gouvernez le prince,
Montrez-lui comme il faut régir une province,
Faire trembler partout les peuples sous sa loi,
Remplir les bons d'amour, et les méchants d'effroi.
Joignez à ces vertus celles d'un Capitaine,
Montrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine,
Dans le métier de Mars se rendre sans égal,
Passer les jours entiers, et les nuits à cheval,
Reposer tout armé, forcer une muraille,
Et ne devoir qu'à soi le gain d'une bataille.
Instruisez-le d'exemple, et vous ressouvenez
Qu'il faut faire à ses yeux ce que vous enseignez
DON DIÈGUE.
Pour s'instruire d'exemple, en dépit de l'envie,
Il lira seulement l'histoire de ma vie :
Là dans un long tissu de belles actions
Il verra comme il faut dompter des nations,
Attaquer une place, ordonner une armée,
Et sur de grands exploits bâtir sa renommée.
LE COMTE.
Les exemples vivants ont bien plus de pouvoir,
Un prince dans un livre apprend mal son devoir ;
Et qu'a fait après tout ce grand nombre d'années
Que ne puisse égaler une de mes journées ?
Si vous fûtes vaillant, je le suis aujourd'hui,
Et ce bras du Royaume est le plus ferme appui ;
Grenade, et l'Aragon tremblent quand ce fer brille,
Mon nom sert de rempart à toute la Castille,
Sans moi, vous passeriez bientôt sous d'autres lois,
Et si vous ne m'aviez pas, vous n'auriez plus de Rois.
Chaque jour, chaque instant, entasse pour ma gloire
Laurier dessus laurier, victoire sur victoire :
Le prince, pour essai de générosité,
Gagnerait des combats marchant à mon côté,
Loin des froides leçons qu'à mon bras on préfère,
Il apprendrait à vaincre en me regardant faire.
DON DIÈGUE.
Vous me parlez en vain de ce que je connais,
Je vous ai vu combattre et commander sous moi :
[...]
Maintenant que tu as découvert le texte, tu vas vérifier ta compréhension grâce à un questionnaire.
Si tu te sens prêt(e), poursuis.
Sinon, tu peux relire le texte une autre fois.